mardi 12 août 2014

La Chasse 2 [Maniak]

La pluie martelait le pavé et faisait briller l'asphalte sous les lampadaires. La masse sombre des immeubles se confondait avec le noir du ciel. Deux silhouettes se hâtaient dans les rues désertes. Au loin, le bruit d'un moteur grandissait. Les silhouettes se figèrent. Une voiture passa à toute vitesse dans une rue perpendiculaire avant de disparaître dans la nuit. Pendant un bref instant la lumière des phares éclaira le visage des deux hommes immobiles.
Le plus petit des deux cilla et regardait autour de lui avec anxiété. Il répondait au nom d'Éphialtès Trachis. Il était bossu et tentait de dissimuler sa tête sous une capuche. Il avait le visage de type méditerranéen. Quelques boucles mouillées tombaient sur son front. Sous d'épais sourcils noirs guettaient des yeux fuyants et enfoncés dans leurs orbites. Au milieu de sa face crevassée était planté un grand nez aquilin qui surplombait des lèvres épaisses et grossièrement tracées. Le visage se terminait avec un menton proéminent orné d'une barbiche pointue.
L'autre homme était un grand gaillard vêtu d'un treillis sombre et portant un sac à dos militaire lourdement chargé. Il avait les cheveux grisonnants et une barbe de trois jours assombrissait ses joues et son menton. Son visage anguleux était noirci au stick de camouflage et ses yeux bleu acier brillaient d'une lueur déterminée. Un regard de chasseur. A l'intérieur de sa veste, une étiquette portait le nom Jack C., un numéro de matricule et la devise « Who dares wins » des forces spéciales britanniques.
Éphialtès désigna une petite boutique aux vitres noircies où des néons roses formaient les mots « sex shop »
- Le sanctuaire se trouve derrière cette devanture. L'homme derrière le comptoir est un gardien immortel nommé Phaéton que vous ne pourrez pas vaincre. Mais il y a une trappe sur le toit qui permet d'entrer dans le sanctuaire sans passer par la boutique.
Jack jaugea l'immeuble où se trouvait le sex shop. Puis il regarda le bossu.
- Très bien, tu as bien mérité ta récompense Éphialtès.

Le bossu s'éloigna en comptant son argent tandis que Jack dépliait une arbalète sortie de son sac. Il se dirigea dans la venelle qui séparait l'immeuble de son voisin et visa la corniche du bâtiment avec un carreau muni d'un grappin. Le projectile s'élança silencieusement dans les airs, traînant une corde d’escalade derrière lui. Il retomba sur le toit avec un bruit métallique. Le chasseur tira sur la corde jusqu'à ce que le grappin se bloque contre le parapet. Il commença alors son ascension silencieuse le long de la paroi de briques, en s'arrêtant chaque fois avant de passer devant les fenêtres pour vérifier que personne ne pouvait le voir. Mais tous les volets étaient clos et ne laissaient filtrer qu'une lumière rose au travers des persiennes.
Arrivé au sommet de la bâtisse, Jack avisa la trappe dont lui avait parlé Éphialtès. Avec une pince coupante il se débarrassa du cadenas qui l'entravait et se faufila à l'intérieur de l'immeuble.
Il se trouvait à présent sur une mezzanine plongée dans l'obscurité qui servait de débarras. Le petit balcon donnait sur une très grande pièce qui occupait tout l'arrière de l'immeuble sur une hauteur de cinq étages. L'ancien membre des SAS se rapprocha doucement du bord de la mezzanine pour contempler la pièce. La vision était fantastique. Décorée avec un luxe inouï, le sanctuaire était garni de gigantesques colonnes ioniques taillées dans d'immenses blocs de marbre rose. Dans le fonds, des cariatides représentant des femmes dénudées portant des amphores remplaçaient les colonnes. Elles étaient peintes avec une grande finesse et leurs cheveux étaient couverts de feuilles d'or. Des cascades d'eau claire jaillissaient des amphores pour se jeter, trois étages plus bas dans un immense bassin agité de formidables vagues. Dans le bassin, des dizaines d'hommes et de femmes nus s'enlaçaient, s'embrassaient et se pénétraient au rythme des vagues. Et au milieu se dressait une immense coquille-Saint-Jacques dans laquelle était alanguie Aphrodite, les cuisses écartées, un homme s'affairant en elle. Et au-dessus de la déesse, Éros, Himéros et Pothos volaient dans la pièce, chacun agrippant une femme qui se tordait de plaisir entre leurs puissants membres.
Jack ôta ses vêtements pour ne garder que ses gants d'escalade. Il accrocha un câble au rebord de la mezzanine et la laissa se dérouler jusque dans le bassin. Il enjamba alors le parapet et sauta dans le vide, se laissant glisser le long du filin d'acier. Personne ne prêta attention à lui jusqu'à ce qu'il atterrisse dans le bassin au milieu des éclaboussures, dressant sa haute stature au milieu des couples en train de forniquer. Une vague frappa ses cuisses et il reçu de plein fouet les charmes puissants de la déesse de l'amour. Il lui fut impossible de contenir son érection tandis qu'un frisson de plaisir lui parcourait l'échine. Plusieurs jeunes femmes et jeunes hommes, rendus irrésistibles par l'incoercible puissance du désir que l'influence d'aphrodite faisait naître en lui, tendirent leurs bras dans sa direction. Impossible de ne pas voir dans les yeux brillants, les lèvres humides, les tétons durcis, les pénis turgescents et les fesses rebondies, d'envoûtantes tentations auxquelles il avait énormément de mal à résister. Chaque main tendue dans sa direction faisait de délicats mouvements qui apparaissaient comme autant de promesses de délicieuses caresses. Chaque regard croisé était plus séduisant que le précédent. Et l'irréfrénable montée de son désir commençait à éclipser dans son esprit la raison de sa venue.
Se rendant soudain compte de ce qui était entrain de lui arriver, Jack s'ébroua et reporta son regard sur Aphrodite. La déesse était la beauté même. Ses long cheveux blond vénitien tombaient en cascade sur ses épaules nues. Son visage était un ovale parfait et chacun de ses traits était d'une grâce absolue. Ses grands yeux en amande brillaient de désir, et ses lèvres entrouvertes avaient la couleur d'un fruit gorgé de sucre. Chacun de ses mouvements était d'une sensualité sans limites. Jack était hypnotisé. Il se dirigea vers le milieu du bassin, slalomant entre les couples. Au passage un jeune homme posa sa main sur son torse. La caresse lui électrisa les sens et il reporta un instant son regard sur l'éphèbe qui l'accostait. En une fraction de seconde, il succomba à l'assaut si tendre de ces yeux noisette et à la douceur des mains qui agrippaient à présent son sexe. Il sentait le bout des doigts du jeune homme effleurer son scrotum, remonter en quelques mouvements experts le long de la verge et pour venir doucement titiller son prépuce, l'amenant au bord de la jouissance. Au même instant, une femme vint coller son corps au sien, pressant ses seins lourds et chauds contre son torse. Elle passa lentement ses mains de part et d'autre du visage de Jack et plongea son regard dans le sien. Il retomba instantanément amoureux tandis que la jeune femme glissait langoureusement sa langue entre les lèvres de Jack. C'était tellement facile de succomber. Tout était rose dans la pièce et chaque être était animé d'un désir foudroyant pour autrui, quelque soit son âge ou son physique. Ici tout le monde était la beauté incarnée. Jack avait fermé le yeux. Il embrassait successivement le jeune homme et la femme tandis que ses mains se perdaient en caresses dans l'intimité d'autres personnes encore. Une très jeune femme vint le traîner à part et enroula ses cuisses autour de lui. Jack pouvait sentir sa vulve frotter contre son sexe. C'était doux et humide. Elle le guida doucement en elle et se cambra en arrière sous la force du plaisir.
À cet instant Jack revit Aphrodite. Elle était en train de se faire pénétrer par deux hommes et tout son corps brillait d'une lueur surnaturelle. C'était tellement beau que cela ralluma la convoitise dans l'esprit de Jack. Et son instinct de chasseur reprit le dessus sur ses autres sens. Son regard devint dur et froid et il se dégagea sans ménagement du vagin de la jeune fille, qu'il repoussa avec brutalité. Il gagna rapidement le centre du bassin en repoussant les avances des hommes et des femmes qui se jetaient sur lui et prit pied sur l'immense coquillage.
Délaissant ses amants, Aphrodite vint à la rencontre du nouveau venu. La concentration de Jack fut à nouveau mise à mal par la déesse. A la seule vision de ses courbes, le corps du chasseur fut parcouru d'innombrables picotement de plaisir. La tension sexuelle était palpable et Jack dut redoubler d'efforts pour rester concentré alors que la déesse réduisait l'espace entre leurs deux corps. Elle ondoyait, jouant des hanches. Et quand les globes parfaits de ses seins vinrent toucher sa peau et qu'elle pris les mains de Jack pour les déposer sur son corps, il sut qu'il devait agir maintenant avant qu'il ne succombe irrémédiablement. Il ôta ses mains de la déesse pour les porter à son dos, à la recherche de ce qu'il y avait collé avant de descendre dans le bassin. Ses doigts rencontrèrent le petit bout de sotch waterproof et d'un geste souple il décolla le vibromasseur de sa cachette.
C'était un modèle spécial qu'il avait fait concevoir pour l'occasion. Le vibromasseur était rose mat, et avait une forme et des dimensions inhabituelles. Assez petit, son aspect tubulaire se resserrait, puis s’évasait à son extrémité avant de s’arrondir généreusement. Sa surface était recouverte de plastique rugueux et hérissée d'innombrables petits picots capables de vibrer également. Enfin, il était muni d'une double batterie au lithium capable d'alimenter les moteurs vibrants pendants plus de 72 heures.
Jack lubrifia légèrement l'engin avec sa salive et le glissa entre les cuisses de la déesse. Il actionna le bouton de mise en marche et la formidable machine commença à vibrer. La réaction d'Aphrodite ne se fit pas attendre. Tout le corps de la déesse ondulait de bonheur. Ses membres vibraient et sa bouche s’entrouvrait. De formidables ondes de plaisir jaillissaient de son corps et se propageait dans la pièce. Et cela allait en s'accentuant. Quand elle eut son premier orgasme, la déflagration fut si forte que les murs tremblèrent. Tout le monde autour de la déesse était réduit à l'impuissance tant la puissance qui émanait du corps divin saturait les sens des mortels et les laissait assommés. Et au fur et à mesure des orgasmes, le temple se délitait. De formidables morceaux de marbre se fissuraient et tombaient dans le bassin avec fracas.
Au bout de 78h de lutte, le vibromasseur arriva enfin au bout de sa puissance. Il ne restait plus que Jack et Aphrodite, seuls au milieu d'un champs de ruines. Enfin satisfaite, la déesse soupira et s'endormit.
Les hélicoptères arrivèrent alors. Jack ligota sa proie inconsciente et la chargea dans le Bell OH-58 Kiowa. Il prit place à coté du pilote et agita le doigts en l'air pour lui intimer de décoller.
Comprenant ce qui était en train de se passer, les anges Éros, Himéros et Pothos tentèrent de s'interposer et d'empêcher que ce mortel ne leur ravisse la déesse de l'amour. Mais Jack avait prévu cette éventualité et les missiles antichars AGM-114 Hellfire qu'il avait fait installer sur l'hélico se chargèrent de réduire les anges en poussière rose et en frayements de plumes qui tombèrent en pluie sur le sol. L'hélicoptère prit de l'altitude et traversa la ville pour atterrir au sommet d'un gigantesque building où attendaient un vieillard et ses gardes du corps.
Jack s'approcha du vieil homme et désigna le corps inerte porté par les hommes de main.
- Voici votre colis.
- Et voici votre paiement, répondit l'homme en lui tendant un attaché case rendu lourd par le poids de l'or.

Le vieil homme se désintéressa alors de Jack pour contempler son trophée. En s'éloignant, Jack put voir un renflement naître dans le pantalon du plus riche impuissant de la Terre au simple contact avec la déesse endormie. Le chasseur de dieux se hâta de rejoindre son hélicoptère. Il savait que le cœur du vieil ne survivrait pas longtemps au ébats que la déesse allait lui offrir et qu'elle allait être en liberté dans peu de temps. Et un jour quelqu'un d'autre lui demandera à nouveau d'attraper la divine créature.

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