SÉQUENCE 1 :
EXTERIEUR (RUES DE LA VILLE)/CRÉPUSCULE
Une ville vide,
endormie.
Un chat passe.
Progressivement,
l’aube point, le ciel s’éclaircit, les rues de la ville se distinguent de mieux
en mieux. Un peu partout dans la ville, des personnes déambulent. Elles ont
l’air perdues, ou ivres. Plus le soleil se lève, plus on voit de personnes
errer dans les rues, dans une semi-pénombre ou en contre-jour.
X est assis sur
un banc, le soleil levant dessinant les contours de sa silhouette. Il se
redresse légèrement, passe devant le soleil, effaçant le contre-jour. C’est un
zombie. Ses mouvements ne sont ni réfléchis, ni précis, seulement spontanés et
maladroits. Il a presque la démarche et les réactions d’un enfant. Il semble simplement
mû par son instinct, ne conservant qu’une lueur d’humanité dans son regard. X
se lève gauchement et commence à marcher en claudiquant, suivant mécaniquement
une destination. Il déambule dans les rues de la ville, croise des voitures
abandonnées, des poubelles renversées, des boutiques vides, et d’autres zombies
errant comme lui sans but. Il finit par se retrouver devant une villa aux murs
abimés et rongés par le lierre, la porte ouverte à moitié. Après avoir posé sur
elle un regard vide et hébété, il entre mécaniquement.
SÉQUENCE 2 : INTERIEUR (MAISON INOCCUPÉE)/ JOUR (PETIT MATIN)
L’intérieur de
la maison est en bon état. Les meubles en bois sont légèrement détériorés, tout
est recouvert d’une épaisse couche de poussière et de toiles d’araignée. Le
frigo entrouvert et allumé laisse apercevoir de nombreux aliments périmés. X
marche d’un pas mal assuré entre les meubles. Il passe à côté d’une plante
moisie, la prend et y mord instinctivement, avant de la relâcher. Non-loin de
là, sur un meuble, on peut voir une photo de X quand il était encore vivant.
C’est sa maison. Il tombe sur une de ses photos de mariage et l’attrape
maladroitement. Après avoir voulu mordre le cadre par réflexe, il le manipule
et regarde la photo comme un animal curieux. Le téléphone se met à sonner et X,
surpris, laisse tomber le cadre. Il regarde autour de lui, tentant de
comprendre d’où provient ce son inconnu. Après quelques sonneries, leur
répondeur se déclenche et on entend sa voix et celle de sa femme, Y, lorsqu’ils
étaient vivants.
Y répondeur
Je t’aime.
X réagit à ces mots et tend
l’oreille.
X répondeur
Oulah, ça vous est pas destiné
hein, c’est le répondeur qui s’est enclenché trop vite.
Y répondeur
Oui vous comprendrez qu’on est
plutôt occupés.
X répondeur
Moi aussi je t’aime.
X entrouvre la bouche, comme
s’il allait dire quelque chose.
Y répondeur, en riant
Bref on a mieux à faire que
répondre au téléphone, alors laissez un message, et quand on en aura marre de
s’aimer, on vous rappellera peut-être.
Le son s’éloigne.
Allez viens…
X répondeur
Attends, mais on a le
répondeur qui enregistre encore, attends…
X par dessus le répondeur
Aim…
Un bip se fait entendre et le
message commence.
Voix Message
Allo? Allo, s'il y a quelqu'un
répondez. Nous sommes des survivants. Une dizaine environ. Nous nous sommes
réfugiés dans un ancien camp militaire dans la montagne. Nous composerons tous
les numéros de la ville un par un jusqu'à trouver d’autres survivants. S’il y a
encore des êtres vivants ici, s'il vous plaît répondez-nous. Vous pouvez nous
joindre au 10.42.29.09.83. Faites vite, tant que les lignes fonctionnent
encore.
Pendant toute la
durée du message, X claudique vers le téléphone, puis s’arrête à mi chemin,
entre le canapé et la télé. Il se laisse tomber sur le canapé, écrasant la
télécommande et allumant la télé, tout en faisant soulever un grand nuage de
poussière. A la télé, seulement de la neige bruyante et austère. X regarde ces
formes blanches qui s’animent, intrigué. Ses yeux se posent sur une bouteille
de soda ouverte sur la table basse. Il s’en empare maladroitement, se lève, la
triture un instant, puis la porte au-dessus de sa bouche comme par automatisme
et tente de boire. Une purée marronnâtre s’écoule du goulot. Il laisse tomber la
bouteille et s’en va, finalement désintéressé.
SÉQUENCE 3 : EXTÉRIEUR (RUES DE LA VILLE)/ Jour (PETIT MATIN)
X sort de chez
lui et passe la main devant ses yeux quand le soleil l’éblouit, avant d’essayer
d’attraper la lumière quelques secondes. Il se remet en marche et erre dans les
rues vides ou délabrées, dans des bâtiments abandonnés, dans des hangars. De
nombreux zombies errent de la même façon, sans but, certains à genoux ou à
moitié couchés, mangeant des restes de cadavres, d’autres manipulant des objets
trouvés avec surprise et intérêt.
SÉQUENCE 4 : EXTÉRIEUR (RUES DE LA VILLE)/ Jour (MATINÉE)
X erre dans les
rues. Il passe devant un magasin Hifi abandonné appelé Tourneur Hifi, mais en parfait état. Seule
une partie de la vitrine est cassée. A l’intérieur, des enceintes, des lecteurs
DVD, des téléviseurs. Certains sont allumés et diffusent de la neige en
continu. D’autres continuent de diffuser en boucle une cassette de publicité
pour une émission de télé-réalité type Loft Story. Un attroupement de zombies
s’est formé devant le magasin. Tous sont immobiles, le regard vide fixé sur les
téléviseurs.
SÉQUENCE 5 : EXTÉRIEUR (RUES DE LA VILLE)/ Jour (MIDI)
X erre sans but,
au milieu des rues désertes, des véhicules abandonnés, et des autres zombies.
Tout à coup, un bref cri de peur et de rage se fait entendre. Des bruits de
fuite, de verre brisé et des sons inarticulés provenant d’une rue voisine.
Sautant à moitié
par-dessus une voiture abandonnée au milieu de la chaussée, apparait un jeune
homme effrayé, le souffle court, du sang sur le visage, armé d’une batte de
base-ball. Il fuit un groupe de zombies, et se retrouve dans la rue, à moitié
cerné. Il tente de se frayer un chemin à coup de batte, repoussant les zombies
qui s’approchent de lui poussés par la faim. Le jeune essaie de les tenir à
distance, quand un zombie apparaît derrière lui, l’attrape par les épaules et
lui mord le cou, lui arrachant un bout de chair au passage et le faisant lâcher sa
batte. Il essaie de se défendre et d’atteindre l’endroit de sa blessure, mais
les zombies l’encerclent et se bousculent avec des gestes maladroits pour
attraper chacun un bout et le dévorer. Seule sa tête est encore visible
derrière le groupe de zombies. Il essaie de crier mais seuls des gargouillis
sortent de sa bouche en sang. Il jette un regard furtif et apeuré vers X avant
qu’une main ne se pose sur son visage et qu’il disparaisse complètement sous le
groupe de zombies.
X regarde la
scène sans expression, puis continue sa route.
SÉQUENCE 6 : EXTERIEUR (PARC D’ATTRACTION ABANDONNÉ)/ JOUR (APRÈS-MIDI)
X déambule dans
un Parc d’attraction abandonné, au milieu d’autres zombies. Certains sont
immobiles, debout devant des baraques à sandwichs, d’autres assis sur des
bancs, d’autres à genoux en train de manger ou de manipuler des objets
abandonnés. X s’approche d’un de ses congénères qui tient quelque chose entre
ses mains et s’apprête à s’en nourrir. Instinctivement, X avance les mains et
attrape la nourriture.
L’autre affiche
une expression de surprise, ne lâche pas prise, et émet un grognement de mécontentement.
Ils se disputent
la nourriture convoitée quelques instants, puis l’autre zombie finit par
avancer une de ses mains sur le visage de X et le repousse.
X reste quelques
instants décontenancé à regarder son congénère, puis tend mollement la main
vers lui en poussant un borborygme plaintif.
L’autre le
regarde, regarde sa nourriture, et après quelques instants commence à en
déchirer un bout alors que X avance vers lui. Il lui tend maladroitement un
morceau de nourriture, quand un coup de feu retentit, avant qu’une balle
l’atteigne à la tête et le projette au sol, définitivement mort.
X reste hébété
une seconde, puis regarde autour de lui.
Les autres
zombies, au son du coup de feu, ont levé la tête, ou se sont levé eux-mêmes.
Certains commencent à fuir en titubant. Un autre coup de feu se fait entendre,
et un second zombie s’écroule. Dans le plus grand désordre, les zombies
s’enfuient en laissant s’échapper de leur gorge des sons inarticulés.
Un grand cri de
joie et de victoire parvient aux oreilles de X et il lève la tête vers une des
attractions.
Bien installé
sur l’installation, un homme d’une trentaine d’année habillé style militaire
avec un écusson marqué Fulci et armé d’un sniper, le sourire satisfait aux
lèvres, lève le pouce à l’attention de son partenaire, un homme d’âge mur
habillé de la même façon avec un écusson marqué Rollin, et armé d’un fusil
mitrailleur, posté sur une autre attraction à quelques dizaines de mètres.
Celui-ci, une cigarette à la bouche, lui renvoie son sourire d’un air gentiment
blasé et condescendant, et ils se remettent tous deux en position. Le vieux
militaire tire quelques salves pour faire lentement détaler les zombies, et le
plus jeune vise au sniper pour en abattre encore quelques uns, rigolard.
X, seule au
milieu de cette lente et silencieuse débandade, reste immobile à regarder cet
humain tirer dans la tête de ses congénères.
Le jeune sniper
continue de tirer en riant, sans voir les quelques zombies qui s’approchent de
lui, dans son dos.
Les zombies
l’attrapent par le col et le tirent en arrière.
Le militaire,
surpris, n’a pas le temps de riposter et son arme tombe au sol, alors qu’il
crie en se débattant.
L’autre
militaire, alerté par les cris, voit la scène et s’empresse de pointer son arme
sur les zombies, mais ceux-ci sont à moitié cachés par les installations de
l’attraction. Il renonce et secoue la tête d’air fataliste. Il ouvre une bière
et recommence à tirer au hasard, un sourire narquois au bord des lèvres.
X continue son
errance sans se soucier des rafales qui fusent autour de lui.
SÉQUENCE 7 : INTERIEUR (ECOLE)/ JOUR (APRÈS-MIDI)
X erre dans les
couloirs d‘une école désaffectée. Il contemple de son regard vide le bâtiment
autour de lui. Au détour d’un couloir, on aperçoit plusieurs zombies, plus ou
moins en rang le long d’un mur devant une porte de classe ouverte. X va les
rejoindre, passe devant eux et s’arrête dans l’encadrement de la porte pour
regarder la salle de classe.
A l’intérieur,
une jeune institutrice maigre aux grands yeux cernés mais rayonnante fait cours
sans un bruit à une classe d’enfants zombies en âge d’être au collège, attachés
par des chaînes à leur bureau. Sans parler, s’aidant de ses mains, elle leur
apprend à compter. Elle a écrit le chiffre 1 au tableau noir et montre son
doigt aux enfants pour leur faire comprendre le sens du chiffre, pleine de
conviction et d’attention. A la vue de X, elle lui sourit et lui fait un petit
signe de la main, comme un coucou.
X lève à moitié
la main pour l’imiter, puis regarde sa main avec incompréhension avant de la
laisser retomber le long de son corps.
L’institutrice
continue à attendre une réponse des enfants, le doigt toujours levé. Quand une
petite tend un doigt en le regardant, son visage s’illumine d’un sourire et elle
applaudit sans bruit en la montrant aux autres. Elle passe derrière son bureau
et en sort un plateau rempli de morceaux de viande qu’elle pose sur le meuble.
A cette vue, tous les enfants tendent les bras vers le plat en émettant
quelques sons désarticulés.
X aussi à réagit
à l’apparition de la nourriture et commence à avancer à l’intérieur de la
pièce.
L’institutrice,
un morceau de viande à la main, le remarque et l’arrête sans un bruit, secouant
son doigt en signe d’interdiction, et lui expliquant par signe que son tour
viendra après et qu’il doit attendre dehors.
X hésite, puis
devant l’insistance de la jeune femme recule et retourne dans le couloir.
L’institutrice
prend plusieurs morceaux de viandes dans ses mains et commence à les distribuer.
Elle est attendrie par un des enfants qui “peint” plus ou moins avec les mains,
et lui montre ses doigts quand elle passe, avant de remarquer la viande et de
s’en emparer. L’institutrice sourit.
Dans le couloir,
X reste quelques secondes inerte, puis regarde autour de lui, et voyant la
queue formée devant la porte, se met à la fin de la file.
SÉQUENCE 8 :
EXTERIEUR (RUES DE LA VILLE)/ JOUR (APRÈS-MIDI)
X erre à nouveau à l’extérieur, finissant un morceau de viande qu’il tient
entre ses mains. Au détour d’une rue, il aperçoit un attroupement de zombies
affamés contre une maison, grattant la façade, collés contre les vitres,
grognant sourdement. X s’en approche pour se joindre à eux et finit par
distinguer l’intérieur à travers une fenêtre à moitié barricadée.
SÉQUENCE 9 : INTERIEUR/ JOUR (APRÈS-MIDI)
La maison est en parfait état, propre et impeccablement rangée. Pas un
grain de poussière, les meubles sont cirés, pas une trace sur les vitres,
chaque bibelot est à sa place, des tapis décorent le sol, la cuisine brille.
Des plantes décorent l’endroit. Des boites de conserves, des paquets de pâtes
et de riz sont entreposés sur le plan de travail et dans les placards de la
cuisine. À plusieurs endroits de la maison, des potagers exhibent des fruits
juteux et des légumes colorés. Posés sur des tables, sur des étagères, contre
les murs, différentes armes, blanches ou à feu. En face de chaque fenêtre, un
fusil mitrailleur est installé, prêt à l’emploi, comme une tourelle de
tranchée. La maison baigne dans une semi-pénombre due aux fenêtres barricadées,
simplement éclairée par de nombreuses bougies disposées dans des bougeoirs.
Un homme est en train de finir de passer la serpillère. Barbu, visiblement
fatigué, dans des habits informes mais propres, les mains gantées de
caoutchouc, il termine son labeur, puis pose l’espagnolette dans un seau, et
s’éponge le front. Il attrape un bidon de Javel au sol et le pose sur une table
où l’attend son repas, une salade de légumes frais et une bouteille de vin,
ainsi qu’un magnétophone, une cassette, et une paire de piles. Il s’assoit,
enlève ses gants qu’il pose précautionneusement sur la table, puis prend les
piles et les place dans le magnétophone. Enfin, il place la cassette dans le
compartiment prévu à cet effet, enclenche la lecture, et commence à manger.
La cassette se met en route. C’est un enregistrement d’une emission de
radio.
Fin de Jingle.
Animateur radio
Et c’est Laurent Mattei sur
DécibelFM pour les infos de 9h. Salut Laurent
Laurent Mattei
Salut Stan.
Stan
Alors qu'est-ce qu'on a au
programme aujourd'hui ?
Laurent Mattei
Et ben on va commencer en beauté, avec des nouvelles du
blackout total qui a lieu comme vous le savez de l’autre côté de l’Atlantique.
Les rumeurs les plus folles courent sur l’absence de communication avec nos
voisins américains qui dure depuis le début de la semaine et certains
prétendent, tenez-vous bien, ça va plaire aux fans d’horreur, qu’un virus,
attention suivez bien, qu'un virus, transmissible par le sang et la salive, ce
serait abattu sur le pays, entraînant, et je cites directement les théories du
net là, "un processus de
dégénérescence cellulaire et psychologique, voire de putréfaction, conduisant à
court terme à la mort", et attendez c’est pas fini, que le virus
"prendrait ensuite plus ou moins possession du système nerveux et
cérébral, transformant en quelque sorte les personnes contaminées en
mort-vivants".
Stan hilare
C'est génial. Vive internet !
Laurent Mattei également hilare
Du coup ça fait un scénario
tout trouvé pour Hollywood, dès qu'ils auront réussi à rallumer la lumière.
Stan continuant de rire
Et puis au pire même si c'est
vrai ils pourront toujours faire un documentaire, y'a toujours moyen de faire
du pognon. Tant que ça vient pas jusque chez nous...
Laurent Mattei
Oh ça devrait aller ça, on a
quand même un océan entre les deux, je vois mal le virus se mettre à nager avec
ses petits bras pour venir jusqu'ici. Allez, trêve de plaisanterie on enchaine
tout de suite, au sommaire aujourd’hui, la sortie au cinéma du très attendu
L’Empire du silence, en partenariat avec DecibelFM, la tournée de Lag I Run qui
s’achève, un retour sur le dernier festival du…
L’enregistrement reprend au début. Fin de jingle.
Animateur radio
Et c’est Laurent Mattei sur
Décibel pour les infos de 9h. Salut Laurent
Laurent Mattei
Salut Stan.
Stan
Alors qu'est-ce qu'on a au
programme aujourd'hui ?
L’homme continue de manger silencieusement en écoutant, le regard vide,
dans son impeccable maison.
SÉQUENCE 10 :
EXTERIEUR (RUES DE LA VILLE)/ JOUR (FIN D’APRÈS-MIDI)
X déambule dans les rues infestées de ses congénères. Il avance d’une
démarche fatiguée, la tête légèrement baissée, et ne manque pas de rentrer
littéralement dans un autre zombie. Il relève la tête, surpris, et se retrouve
nez à nez avec Y.
Après quelques secondes de vide, ils commencent à se scruter, curieux, une
lueur étrange dans le regard.
Instinctivement, X avance sa main et frôle Y, avant de désigner
maladroitement la direction où se trouve leur maison.
En laissant ses mains bouger instinctivement, Y touche celle de X et s’y
accroche par réflexe.
X, surpris par ce contact, regarde leurs mains accrochées et la serre
aussi. Puis il regarde Y.
Ils se regardent comme ça sans rien dire. Leur regard semble un peu moins
vide.
X tente d’articuler les mots entendus sur le répondeur.
X
e… t’…ai…t’ai… me..
Il avance son autre main vers Y et la pose gauchement sur son visage. Au
fil des secondes, cette main posé se transforme presque en caresse.
Un violent bruit de klaxon au loin se fait entendre, bientôt suivi d’un
bruit de moteur.
Alors que le son de l’avertisseur et du véhicule se rapproche, les zombies
réagissent de différentes façons. Les plus “avancés” réagissent immédiatement
et fuient instinctivement alors que d’autres, plus “frais” restent immobiles et
cherchent d’où vient ce bruit.
Un van apparaît bientôt au bout de la rue, klaxonnant à tout rompre.
X et Y se retournent pour le regarder.
Le véhicule arrive à toute allure, percute de plein fouet un zombie avant
de lui rouler dessus et s’arrête à quelque mètres de X et Y. On peut lire sur
la plaque d’immatriculation 42 KNB, le reste étant masqué par le sang
fraichement maculé. Le moteur est coupé.
Randall
Et les passages piétons
putain…
On remonte jusqu’au visage de Randall, qui est sorti du van côté
conducteur. Randall est un jeune homme entre 25 et 30 ans, impeccablement
habillé, comme pour aller en soirée. La clope au bec, il se tourne vers Alice,
qui sort du côté passager.
Alice est une jeune fille d’à peine 18 ans en robe du soir très sexy,
sensuellement maquillée et coiffée, et armée d’un fusil à pompe.
Randall
A toi de jouer.
Il laisse tomber sa cigarette sur le sol.
Alice arme d’une main son fusil à pompe.
Randall sort deux revolvers rangés à l’arrière de son pantalon.
Alice s’approche de X et Y, et d’un coup de fusil sectionne en deux le
corps de Y, dont la partie supérieure va retomber quelques mètres plus loin.
Randall tire plusieurs balles dans le ventre d’un mort-vivant qui s’écroule.
X décontenancé, s’est retourné vers ce qui reste de Y et commence à avancer
vers elle, alors qu’Alice fait sauter la tête d’un de ses congénères.
Randall tire à bout portant dans la tête d’un zombie, puis voyant du coin
de l’oeil qu’un autre arrive derrière Alice qui recharge son arme, il l’exécute
également.
Le coup de feu et son choc derrière elle surprennent Alice et elle regarde
Randall.
Randall
Tâche de pas te faire mordre
Alice, ça m'embêterait de devoir te faire sauter la tête.
Alice le regard noir, réarmant son fusil
Occupes toi de tes fesses
avant de t’occuper des miennes, Randall.
Elle tire de loin dans le dos de X qui s’écroule entre la moitié de Y et un
autre zombie abattu d’une balle en pleine tête.
Randall goguenard
Moi qui rêvait de m'occuper de
tes fesses…
Il se retourne et tombe nez à
nez avec un zombie.
Randall
Salut.
Il lui donne un coup de boule qui fait basculer celui-ci et essuie son
front maculé de sang et d’autres substances visqueuses.
Son talkie-walkie grésille et la voix du Professeur Romero se fait
entendre.
Professeur Romero talkie-walkie
Mr Savini ?
Un peu plus loin, X, à plat ventre, jette un regard impuissant et
déboussolé sur Y.
Randall porte le talkie-walkie à son Oreille.
Alice continue d’amocher des zombies aussi bien avec le feu du canon
qu’avec la crosse de son arme.
Randall le talkie-walkie à l’oreille
Wep…
Professeur Romero talkie-walkie
Où en êtes vous Mr Savini ?
Est-ce que tout se passe comme prévu ?
Randall
Oh ben oui, on vient juste d’arriver,
on s’amuse déjà comme des petits fous.
Il voit un zombie au loin du coin de l’oeil et lui tire dessus.
X essaie tant bien que mal de gigoter, en vue de se relever, et
machinalement il pose la main sur son voisin et le remue plus ou moins, en attente
d’une réaction. Celui-ci ne bougeant pas, X le regarde attentivement et grogne
comme pour l’appeler. Devant l’absence de réponse, il déplace sa main jusqu’à
la blessure qui lui traverse le front.
Alice, son fusil vide pose contre le van sort un pistolet mitrailleur du
véhicule.
Randall parle toujours au talkie-walkie.
Randall
Oui, je sais, la sécurité
avant tout.
On entend le bruit d’une rafale, et une longue gerbe de sang vient s’étaler
sur le pare-brise du van.
Randall jette un coup d’oeil à la scène.
Randall
Wow…
Professeur Romero talkie-walkie
Et dites à Mademoiselle
Quigley de ne pas tous les tuer, vous serez gentil. Si tant est que l'on puisse
utiliser le terme tuer dans cette situation... Enfin bref, il me faudrait 6
spécimens vivants. Et en un seul morceau si possible.
Randall
Oui, vous inquiétez pas, on
s’en occupe, “mademoiselle Quigley” et moi. Terminé.
Randall éteint le talkie-walkie, puis ramasse sa clope et la rallume.
Randall
Allez c’est bon Alice, on
s’arrache, avant qu’on en ai fait du carpaccio. Le prof en a besoin de 6. On
prend les moins amochés.
Il sort une seringue remplie
d’un liquide coloré.
Alice fait de même et commence à piquer des zombies encore vivants.
Alice
Allez poussin, c’est l’heure
de la sieste.
X se tourne vers Y et la regarde impuissant, quand Alice le pique et le
traîne en arrière.
Il se retrouve dans le van en compagnie de 5 autres mort-vivants.
Le van s’en va.
SÉQUENCE 11 : INTÉRIEUR (HABITACLE DU VAN)/ JOUR (DÉBUT DE SOIRÉE)
Le soleil se couche. Dans le silence de l’habitacle, Randall conduit, et
Alice s’allume une cigarette.
Randall finit par regarder leurs “prises” dans le reflet du rétroviseur.
Randall
Ils respirent pas la bonne
humeur ceux là. Tu vois, c'est le seul truc qui m'emmerde là-dedans, aucune
reconnaissance… Avec la centrale qui remarche on a du rétablir le courant dans
plusieurs quartiers, voire même l'eau ou le gaz si ça se trouve, et personne
pour nous remercier.
Alice
Je doute que ça leur change
vraiment l’existence.
Randall
Eux non, mais si ça se trouve
y’a encore des gens qui sont en vie ici.
Alice
Tant mieux pour eux…
Randall jette un coup d’oeil
sur Alice.
Randall
Faut vraiment que tu te
détendes, toi…
Ils continuent leur route, alors que le jour décline petit à petit.
SÉQUENCE 12 : EXTERIEUR (REPAIRE DES CHASSEURS)/NUIT (DÉBUT DE
SOIRÉE)
Randall et Alice arrivent aux abords d’une grande usine désaffectée près de
laquelle ils se garent. Ils sortent du véhicule et pénètrent dans le bâtiment.
SÉQUENCE 13 : INTERIEUR
(REPAIRE DES CHASSEURS – SALLE DE REPOS)/NUIT (DÉBUT DE SOIRÉE)
Ils traversent une salle plus ou moins aménagée
comme un studio.
Un coin cuisine avec étagères, placards, cuisinière, frigo, une table
pliante et trois chaises. Un coin détente : un canapé, une table basse avec des
magazines, une télé avec un magnétoscope et un lecteur DVD, des étagères avec
K7 et DVD. A l’autre bout de la pièce, trois lits avec table de chevet,
simplement séparés par des paravents.
SÉQUENCE 14 : INTERIEUR (REPAIRE DES CHASSEURS – VESTIAIRE)/NUIT
(DÉBUT DE SOIRÉE)
Ils atteignent le vestiaire : une petite table, un banc en bois, et quatre
armoires en fer sur lesquelles sont inscrites des noms. Professeur Romero sur
la 1ère, Savini sur la seconde, Quigley sur la troisième. Sur la quatrième,
cadenassée, est inscrit Yuzna.
Alice et Randall viennent ouvrir leurs armoires, et commencent à se
déshabiller et à ranger leurs vêtements.
Alice se retrouve en ensemble en dentelle noir très sexy.
Randall a déjà enlevé son boxer moulant et met un caleçon informe.
En enlevant son soutien gorge, Alice sent sa peau et peste contre son
odeur.
Randall jette régulièrement un coup d’oeil à son corps denudé.
Alice
J’ai beau prendre douche après
douche, j’ai toujours leur putain d’odeur comme une seconde peau. Je peux avoir du déo ?
Randall la regarde un instant.
Randall
Tu peux avoir ce que tu veux,
suffit de demander.
Alice
Le déo suffira.
Il lui passe nonchalemment le déodorant qui était dans son armoire et met
un T-shirt sobre pendant qu’elle se vaporise.
Alice pose le spray, enlève sa culotte et en cherche une autre plus simple
dans son casier.
Randall la regarde en finissant de s’habiller, d’un regard détaché mais
insistant.
Alice le remarque et semble mal à l’aise.
Alice anxieuse
Ca va je peux t'aider ?
Randall continue de la regarder d’une sobriété glacante.
Randall
Non, ça va.
Il relève lentement la tête et la regarde droit dans les yeux, sans ciller,
sans même un sourire.
Alice ne semble pas rassurée et sa respiration s’accélère. Puis sur une
impulsion, elle se tourne bien face à lui et écarte les bras comme pour lui
présenter son corps.
Alice
Voilà ! C’est bon t’es
rassasié ?
Randall contemple ce corps dévoilé une seconde, puis regarde son visage, et
a un petit rire comme un hoquet.
Alice se retourne vers son armoire et se rhabille, haletante.
Randall referme son casier.
Randall
C’est toi qui est de garde.
T’arriveras bien à les sortir du van…
Il part.
Alice remet son soutien-gorge
et essaie de se calmer.
Alice
C’est ça, pendant de temps tu
prépareras à manger.
Randall de loin
Si t’es sage.
Alice finit de s’habiller et jette un dernier coup d’oeil vers Randall,
encore tremblante. Elle se force à respirer calmement et ferme son casier.
SÉQUENCE 15 : INTERIEUR
(REPAIRE DES CHASSEURS – SALLE DE GARDE) / NUIT
Une pièce de taille moyenne, correctement éclairée. Au fond, contre un mur,
7 cages grillagées côte à côte, comme dans un chenil, avec des cadenas
électroniques. Au centre de la pièce une grande table avec du matériel
électronique, des câbles, fils, pièces d’ordinateurs, des restes de repas, et
d’autres objets divers et variés dont une tasse et une cafetière. Contre le mur
de droite, un bureau avec ordinateur, scanner, imprimante, puis sur une petite
table, un coffre-fort rempli de piles et de batteries. Enfin, un placard
verrouillé rempli d’armes à feu de toute sorte. Contre le mur de gauche, une
longue planche posée sur des tréteaux, avec de nombreux moniteurs, certains
allumés où passent des vidéos de surveillance, différentes consoles et
machines, des tas de papiers. Quelques chaises, certaines à roulettes. Sur le
dernier mur, une porte fermée.
Un bruit de déverrouillage se fait entendre et Alice entre, suivi des 6
zombies enchaînés par le cou les uns derrière les autres, toujours sous
sédatifs. En passant devant les consoles, elle enclenche un bouton et
déverrouille les cages. Puis, elle enlève leurs chaînes aux zombies, les fait
rentrer dans leurs cages ouvertes et leur menotte le poignet à une chaîne avant
de refermer les portes. Elle prend en passant la tasse qui trainait près d’un
pistolet à barillet, enclenche la cafetière, vient se poster devant les
consoles, posant son regard sur les zombies, dont X qui la regarde en retour,
et appuie sur un bouton. Des cliquetis mécaniques se font entendre et le
mécanisme des menottes s’enclenche. Elle appuie sur un autre bouton et le
verrou mécanique des cages s’actionne dans un concerto de bruits métalliques.
Seul le verrou de la cage de X ne s’enclenche qu’à moitié et ne ferme pas la
cage, sans qu’Alice ne s’en aperçoit. Elle regarde les zombies quelques
instants et va fermer la porte d’entrée.
X veut avancer pour sortir, mais il se retrouve tout étonné de rester
accroché et regarde son poignet menotté sans comprendre.
Alice se laisse tomber dans un fauteuil à roulette, jette un coup d’oeil
sur la grande table pour voir où en est le café, laisse sa tasse à côté de la
cafetière et se met des écouteurs sur les oreilles avant d’allumer son lecteur
MP3.
X essaie de tirer sur son poignet instinctivement, mais voyant que cela ne
donne aucun résultat, il reste quelques secondes hébété, puis commence à ronger
son poignet.
Alice jette un oeil sur les moniteurs, puis se met à lire un roman qui
trainait là à partir du marque page.
X, la bouche pleine de sang, continue de ronger son poignet, sous le regard
d’incompréhension de quelques uns de ses congénères qui, totalement réveillés,
commencent à émettre des sons.
Alice, le café prêt, roule jusqu’à la table avec sa chaise, pose son livre
sur ses genoux, se sert une tasse de café et recommence à lire.
Dans sa cage, X a assez dévoré son poignet pour que seul l’os le relie
encore à sa main, et il l’en extirpe dans un craquement sec d’os. Il regarde le
fruit de son travail, puis regarde dans la direction d’Alice, et avance d’un
pas mal assuré. Il percute la porte grillagée qui s’ouvre, et avance vers elle,
le sang gouttant de sa blessure. Il s’arrête devant le revolver posé sur la
table, le regard d’un air ahuri, le prend et le porte devant son regard. Il
reste comme ça une seconde puis s’approche d’Alice et pointe maladroitement
l’arme sur elle.
Alice, toujours plongée dans sa lecture, fredonne sans un bruit les paroles
de la chanson qu’elle écoute, se retourne sur son fauteuil pour jeter un coup
d’oeil aux cages et aux moniteurs, et se retrouve nez à nez avec X qui la vise
mollement. Elle se fige, sans voix, et sans faire un mouvement.
Ils se regardent tous deux dans les yeux quelques secondes, et puis X appuie
sur la détente. Un coup mal assumé part et va faire éclater la cafetière.
Le contenu de la cafetière gicle et se répand sur Alice qui se protège et
tombe à la renverse. Elle recule et se met à l’abri sous la table.
X continue à tirer sans l’atteindre, ne touchant que le sol ou la table.
Bientôt plus aucun coup ne part. Il continue à presser la détente quelques
instants, puis laisse tomber l’arme au sol, et regarde autour de lui.
Alice se précipite vers l’arme, se relève et essaie de tirer dans la tête
de X qui est en train de regarder les consoles avec intérêt. Rien ne se passe
et Alice, stressée et angoissée, jette l’arme au sol en jurant.
X appuie machinalement sur différents boutons de la console.
Alice se rue sur la porte d’entrée quand X actionne plus ou moins par
hasard son verrouillage.
Intéressé par le bruit, X regarde Alice impuissante face à la poignée, et
se met à actionner les memes boutons qu’Alice auparavant.
Alice se retourne, à la recherché d’une autre solution.
Les menottes se déverrouillent, glissant du poignet des zombies, puis les
portes, qui s’entrouvrent sous le léger choc.
Alice regarde autour d’elle, et se précipite vers l’armurerie.
Les morts-vivants sortent de leurs cages en titubant et convergent
lentement vers Alice.
Alice tente d’ouvrir le placard, mais celui-ci est verrouillé
électroniquement et ses vitres sont grillagées. Elle force en criant de rage et
de désespoir, les larmes aux yeux, puis abandonne.
Alice paniquée
Merde, mais elle est où cette
putain de télécommande !?
Elle se retourne pour chercher du regard.
Les morts-vivants s’approchent.
Les yeux d’Alice s’écarquillent de terreur. Elle commence à fouiller
précipitamment sur et sous la table.
X regarde les moniteurs avec intérêt. Parmi les images, on peut apercevoir
Randall regarder la télé dans un canapé, et le professeur, en blouse blanche,
mener des expériences sur un sujet allongé sur ce une table d’opération.
Sous la table, Alice cherche la télécommande, regardant régulièrement les
jambes des zombies qui sont maintenant tout proche et tombe sur une boite de
cartouche qui traine. Elle l’attrape vivement, cherchant dans le même mouvement
le revolver qu’elle trouve près du pied de la table. Elle se relève, fait
tomber la moitié des balles dans la panique, et en prend une poignée, laissant
chuter la boite et le reste de son contenu.
Les morts-vivants sont maintenant juste devant elle.
Elle essaie de charger son arme, tremblante de peur, mais les cartouches ne
sont pas compatibles avec l’arme. Un simple son sort de sa bouche, entre le
rire désespéré et le borborygme d’incompréhension, et elle s’écroule. À moitié
assise sur le sol, Alice éclate en sanglots terrifiés, regardant les zombies de
ses yeux écarquillés.
Les zombies fondent sur elle.
Les sanglots d’Alice prennent petit à petit la forme de cris.
Les zombies recouvrent Alice complètement.
X quitte la table des consoles alors que ses congénères commencent à
dévorer Alice vivant.
On peut entendre des cris de douleur et de terreur, ainsi que des bruits de
mastication. Ils arrachent des morceaux qu’ils rejettent derrière eux, morceaux
de chair, bouts de tissus, soutien gorge ensanglanté. Ils continuent à manger
alors que X s’éloigne et quitte la pièce.
SÉQUENCE 16 :
INTERIEUR (REPAIRE DES CHASSEURS – SALLE DE REPOS) / NUIT
Randall, confortablement installé dans un canapé devant la table basse, se
sert un verre de vin en regardant un film sur la télé.
X approche lentement dans son dos.
Randall sent sa présence, et entame la conversation.
Randall
Tu veux boire quelque chose,
Alice ? C’est bien que tu le prennes pas mal. Y’a que nous ici, faut pas qu’on
reste chacun dans notre coin. On a tous besoin de chaleur humaine.
Il lui tend sa main sans se retourner
Randall
T’inquiètes pas chui quelqu’un
de doux à la base.
X reste un instant sans
comprendre, puis lui attrape le bras.
Randall sursaute, se lève et se retourne précipitamment. Il regarde X en
face de lui qui lui tient toujours le bras, simplement séparé de lui par le
canapé. Sa respiration s’accélère et il ne le quitte pas des yeux.
Randall
C’est ça, bouffe moi, fais-toi
plaisir.
X le regarde encore intensément un instant, et subitement approche son bras
de sa bouche et le mord violemment, arrachant un bout de chair sous le bref cri
de douleur de son adversaire. Puis, il ouvre les mâchoires pour relâcher le
morceau et repousse Randall.
Randall trébuche sur la table basse, tombe à la renverse, se cassant une
jambe dans un craquement sec, et se retrouve au sol, assis contre une étagère
remplie de K7, DVD et autres bibelots. Il regarde son bras, complètement
éberlué. Il commence à pleurer et à laisser échapper des sons de détresse.
X le laisse là et s’en va.
Randall pleure, cri sourdement.
SÉQUENCE 17 :
INTERIEUR (REPAIRE DES CHASSEURS – COULOIRS)/ NUIT
X erre dans des couloirs, quand il entend au loin quelqu’un qui parle tout
seul d’une voix passionnée et excitée. Il suit le son de la voix et se retrouve
devant une porte ouverte au pied de laquelle se trouvent des traces de sang, un
grand bac avec des vêtements usés, déchirés, tachés de sang, et un autre rempli
de sang, organes et membres plus ou moins fumant.
Dans la pièce, on peut apercevoir le Professeur Romero, toujours en train
de parler tout seul, penché sur une table d’opération qui semble supporter un
corps.
X entre dans la pièce.
SÉQUENCE 18 : INTERIEUR (REPAIRE DES CHASSEURS – SALLE
D’OPÉRATION)/NUIT (CRÉPUSCULE)
Le professeur est penché sur les jambes d’un zombie inerte en combinaison
de travail unie, rehaussée d’un écusson sur lequel on peut lire “BUB
Electronique”. Sa jambe est nue et à moitié dépecée, charcutée. Des drains en
sortent jusqu’à une location inconnue.
La pièce est très austère. Une table d’opération. Une table à roulette avec
divers ustensiles. Un évier sale dans un coin, une planche sur des tréteaux sur
laquelle trônent des éprouvettes, des microscopes, un bec bunsen.
Sentant une presence dans son dos, le professeur s’arrête de parler, se
fige, et se retourne, surpris. Il a une cinquantaine d’année, ses traits son
tirés et fatigués. Une seringue à la main emplie d’un liquide jaunâtre, il
semble un peu déconnecté de la réalité. On peut lire sur la carte accrochée à
sa blouse : Professeur Romero. A la vue de X, il recommence à parler.
Professeur Romero
Je vais y arriver. Laissez-moi
juste encore un peu de temps. Ca fait trop longtemps que je travaille, je vais
forcément y arriver. Je vous le promets. Je travaillerais le jour et la nuit
s’il le faut mais je vous rendrais la vie. Je vais tout réparer. Je vais y
arriver. Regarde comme le travail avance bien.
Il continue de déblatérer, montrant son travail, recommençant son
expérience sans cesser de parler.
X le regarde un instant, puis voit à travers la fenêtre que le jour se
lève. Il regarde le professeur une dernière fois, puis s’en va en le laissant
parler tout seul.
SÉQUENCE 19 : INTERIEUR (REPAIRE DES CHASSEURS – COULOIRS)/NUIT
(CRÉPUSCULE)
X marche seul dans les
couloirs du bâtiment.
SÉQUENCE 20 : EXTERIEUR (REPAIRE DES CHASSEURS)/CRÉPUSCULE
X sort, passe à côté du van et s’éloigne du bâtiment.
SÉQUENCE 21 :
EXTERIEUR (RUES DE LA VILLE) / JOUR (AUBE)
X marche dans les rues dépeuplées au petit matin. Il retourne sur les lieux
de son enlèvement.
Les cadavres sont toujours là, ainsi que Y, coupée en deux, incapable de
bouger.
X s’approche d’elle.
Elle lui tend son bras, gesticulant et maugréant.
Il s’agenouille près d’elle, et la regarde sans rien faire d’autre que lui
serrer maladroitement le bras.
Elle se calme bientôt.
Il se relève, la prend par le col, et commence à la traîner derrière lui.
SÉQUENCE 22 :
INTERIEUR (GARAGE) / JOUR (AUBE)
X entre dans son garage, trainant toujours Y.
Tout comme sa maison, la pièce est restée en très bon état, simplement
recouverte d’une épaisse couche de poussière. Des outils et divers objets
trainent un peu partout.
Il traine Y jusqu’à une table et la pose dessus.
Derrière le vide de son regard, elle a l’air triste.
Il la regarde, et pose doucement la main sur son visage. Il regarde le vide
où aboutit son ventre, puis la regarde à nouveau.
Elle ferme les yeux.
Il regarde autour de lui, s’approche d’une table, et s’empare d’une pioche.
Il revient vers Y, et lui assène un coup de pioche dans le crâne. Puis il la
regarde une dernière fois, et une unique larme coule sur sa joue putréfiée.
SÉQUENCE 23 : EXTERIEUR (MAISON DE X) / JOUR (PETIT MATIN)
Le soleil encore bas rase les rues de la ville.
X ressort de la maison, et au milieu de ses congénères, repart errer dans
les rues de la ville.
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